C'est quoi l'abolitionnisme ?




L'ABOLITIONNISME est un mouvement apolitique et féministe qui propose de lutter contre le phénomène prostitutionnel de la manière suivante:

- Accompagner, être aux côtés des personnes prostituées

- Leur proposer une alternative à la prostitution

- Responsabiliser voire pénaliser les clients-prostituteurs

- Réprimer réellement les proxénètes

- Mettre en place des mesures de prévention et d'éducation

mardi 15 mars 2011

Enquête sur l'esclavage sexuel dans le monde

                                 

Je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment, je vous livre donc la présentation de cet ouvrage documentaire telle qu'on me l'a transmise. J'en reparlerai probablement ici après l'avoir lu.

TRAFICS DE FEMMES
Enquête sur l’esclavage sexuel dans le monde

Lydia Cacho
        


Chaque année 1,4 millions de personnes, en grande majorité des femmes et des petites filles, sont achetées et revendues, comme une matière première, au point que le commerce sexuel est devenu, entre la vente d’armes et le trafic de drogues, le plus rentable du monde. Dans cette enquête d’une ampleur sans précédent, menée pendant 6 ans sur trois continents, la parole est donnée à tous les acteurs: les trafiquants et les victimes devenues parfois elles-mêmes des exploitantes ; les intermédiaires et les clients, les « madames », les mafieux, les militaires et les services publics, souvent corrompus, dans tous les pays et à tous les niveaux ; les victimes qui ont réussi à revivre des rapports humains normaux (plus de 100 témoignages). Cet ouvrage est un tour du monde de l’esclavage contemporain, qui mène le lecteur enTurquie, en Israël et en Palestine, au Japon, au Cambodge, en Birmanie, en Argentine…

L’ouvrage dévoile comment l’armée d’hier et d’aujourd’hui délègue le sale travail de « recrutement des prostituées » et d’encadrement des bordels, comment les européens s’offrent des filles ou des fillettes avec l’accord des autorités thaïlandaises, etc. Nous assistons au développement d’une culture qui promeut la chosification humaine comme s’il s’agissait d’un acte de progrès ou d’un libre choix, mais qui profite surtout aux mafias. Mafieux, hommes politiques, militaires, entrepreneurs, industriels, leaders religieux, banquiers, policiers, juges, hommes de la rue, forment une chaîne du crime organisé. L’auteure montre que la prostitution forcée et l’esclavage sexuel sont un des négoces mafieux d’élection, à côté du trafic de drogues, de la pornographie, du trafic d’organes, de la vente d’armes … Elle brosse un tableau précis du fonctionnement des mafias et des liens entre ces différents commerces. Un livre choc, de nombreuses révélations, des témoignages bouleversants.

Lydia Cacho, née en 1963 à México, est journaliste et activiste reconnue en faveur des droits de l’Homme. Elle a publié plusieurs ouvrages retentissants. Les Démons de l’Éden dénonce un important réseau pédophile au Mexique. Son investigation menée dans la clandestinité lui a valu d’être détenue et torturée par la mafia, expérience racontée dans Mémoires d’une infamie (Debate, 2008), un récit qui bouleversa l’opinion publique. Elle a reçu de nombreux prix dont le Prix national de journalisme en 2002, le Premier prix des Droits de l’homme et le prix Ginetta Sagan d’Amnesty International en 2007. Par ailleurs, elle dirige à Cancún un centre d’accueil pour les femmes victimes de violence et elle est porte-parole auprès du Bureau des Nations Unies pour la femme.

samedi 5 mars 2011

La porno est entrée dans les moeurs

Ce qui suit est extrait d'un texte de Marie-Victoire Louis que vous pouvez lire en intégralité ici. Certains opposeront que la pornographie n'est pas que ça mais la question n'est pas là, doit cesser définitivement d'être là, à partir du moment où elle est AUSSI et MASSIVEMENT ça, à partir du moment où, au-delà du fait qu'elle est un appel sans détours à la haine et à la destruction des femmes, elle en est l'illustration directe sur de vraies personnes.

"Ce texte ne peut être que difficile, voire impossible à lire. Je le comprends. J’aimerais simplement suggérer aux personnes qui ne pourront/voudront pas en supporter la lecture, qu’elles pensent peut-être un instant que des millions d’autres femmes - moins sensibles qu’elles ? - vivent dans leur chair tous les jours ce qui est écrit ici.

Ce texte a été rédigé à partir de notes prises pendant deux jours et demi - sans accès à aucun site payant, en tapant sur les rubriques : « sexe » et « pornographie » - sur les premiers sites pornographiques qui me sont tombés sous les yeux. Il s’agit donc d’une goutte d’eau - aléatoire - sur les milliers de sites pornos, accessibles, pour pas un sou, à n’importe qui est connecté.

Chaque ligne de ce texte est - de manière édulcorée - soit la retranscription, soit la description de ce que j’ai vu et lu sur ces sites : lorsqu’il s’agissait d’écrits, ils étaient toujours accompagnés de photos, extraites ou non de films ou de vidéos, représentant des femmes concrètes et des hommes concrets.

Dans la pornographie

Les femmes avalent, les hommes décident
Les femmes ont mal, les hommes attaquent
Les femmes obéissent, les hommes recrutent
Les femmes trinquent, les hommes culbutent
Les femmes subissent, les hommes s’amusent
Les femmes attendent, les hommes choisissent
Les femmes gémissent, les hommes ordonnent
Les femmes étouffent, les hommes transpercent

Les femmes sont des trous, les hommes sont sans pitié
Les femmes ont tout de la salope, les hommes, des méga-bites
« La porno est entrée dans les mœurs »

Dans la pornographie

Les femmes acceptent tout, les hommes ont toujours plus
Les femmes doivent plaire, les hommes doivent les baiser
Les femmes doivent se coucher, les hommes, les bombarder
Les femmes donnent ce qu’elles ont, les hommes, leur dard à sucer
Les femmes sont prêtes à tout, les hommes, toujours prêts à l’attaque
Les femmes ont un corps de rêve, les hommes sont là pour être servis
Les femmes obéissent au regard, les hommes réalisent leurs fantasmes
Les femmes sont affamées de sexe, les hommes le leur donnent à bouffer

Les femmes sont des bonasses, les hommes, des brutes épaisses
Les femmes ont des vagins d’enfer, les hommes, des engins monstrueux
« La porno est entrée dans les mœurs »

Dans la pornographie

Les femmes se taisent, les hommes admirent leur harem
Les femmes ne discutent pas, les hommes hurlent pour être entendus
Les femmes pompent, avalent, en silence ; les hommes éjaculent sur elles
Les femmes n’ont rien à dire, les hommes n’ont qu’une parole : ’la ferme’
Les femmes sont des grandes filles, les hommes n’ont pas de compte à rendre
Les femmes lèchent sans broncher, les hommes aiment leur cracher à la gueule
Les femmes ne veulent pas se laisser faire, les hommes n’en ont vraiment rien à foutre
Les femmes ont des paroles de soumises, les hommes les traitent comme leurs esclaves

Les femmes sont des pouffiasses, les hommes, de vrais malades
Les femmes ont des têtes à claques, les hommes, du jus à revendre
« La porno est entrée dans les mœurs »

Dans la pornographie

Les femmes aiment la défonce, les hommes aiment leur faire mal
Les femmes se délectent de sperme, les hommes, de les voir avilies
Les femmes sont fières d’être déchirées, les hommes, de leur cheptel
Les femmes adorent être enfermées, les hommes, jouer les bourreaux
Les femmes séduisent tous les mecs, les hommes méprisent toutes les femmes
Les femmes aiment la brutalité, les hommes font tout ce qui leur passe par la tête
Les femmes raffolent des grosses bites, les hommes savent comment les contenter
Les femmes sont ravies qu’on leur crache dessus, les hommes satisfaits d’eux-mêmes

Les femmes sont des chiennes en chaleur, les hommes, des singes en rut
Les femmes ont des orifices, les hommes ont des fantasmes
« La porno est entrée dans les mœurs »

Dans la pornographie

Les femmes sont ravagées, les hommes rentrent partout
Les femmes bouffent de la merde, les hommes leur pissent dessus
Les femmes sont attachées, les hommes, libres de leurs mouvements
Les femmes sont torturées à sec, les hommes en terminent avec elles
Les femmes sont sans défense, les hommes n’en font qu’une bouchée
Les femmes découvrent leur douleur, les hommes font leur apprentissage
Les femmes ont des culs trop serrés, les hommes, des bâtons trop gros pour elles
Les femmes se tordent dans tous les sens, les hommes apprennent à serrer les liens

Les femmes sont des lécheuses d’anus, les hommes, des bouffeurs de cons
Les femmes ont des boules dans la gueule, les hommes, des instruments de tortures
« La porno est entrée dans les mœurs »

Dans la pornographie

Les femmes sont brûlées à la cire, les hommes les marquent au fer
Les femmes sont évanouies, les hommes continuent leurs ravages
Les femmes sont crucifiées, les hommes ont des désirs de meurtres
Les femmes hurlent de peur, les hommes se délectent de leur jouissance
Les femmes se tordent de douleur, les hommes savent bien les emballer
Les femmes ont les seins transpercés, les hommes enfoncent les aiguilles
Les femmes crient comme des folles, les hommes disent : ’on voit qu’elles aiment ça’
Les femmes sont des bombes, les hommes leur mettent des grenades dans leur vagin

Les femmes sont des déchets, les hommes, des psychopathes
Les femmes sont du sexe, les hommes sont le sexe
« La porno est entrée dans les mœurs »

Dans la pornographie

Les hommes ne perdent pas de temps en préliminaires, bousculent les femmes, histoire de les décider, les prennent, les agrippent, leur tirent les cheveux, les giflent, les frappent, les violent.

Les hommes baratinent, bâillonnent, n’entendent pas, ne répondent pas aux femmes, n’en ont rien à foutre de ce qu’elles pensent, disent, manifestent ou expriment.

Les hommes passent leur temps à leur mettre, leur enfoncer des sexes, des gods, toujours géants, monstrueux, dans tous les trous, toujours plus loin, toujours plus fort ; ils passent en force, martèlent, culbutent les femmes, rentrent partout où ils le peuvent, leur doigt, leur main dans le vagin, dans l’anus, à un, à deux et plus. Plus c’est violent, meilleur c’est.
Les hommes prennent, testent, inspectent, matent, vérifient, enfoncent, plantent, perforent, dilatent les femmes, seuls ou à plusieurs, ensemble, ou à tour de rôle. Plus ils sont nombreux à pénétrer une femme, plus celle-ci est satisfaite.

Les femmes sont clouées au sol, retenues par des chaînes, ont des harnais dans la bouche, sont coiffées de masques à gaz, ont des poids au bout des seins, des lèvres de leur sexe, sont flagellées, subissent toutes les ignominies.

Les femmes poussent des cris déchirants, crient, hurlent, gémissent de terreur, de douleur ou de plaisir, « Peu importe », là n’est pas le problème :« Elles adorent ça, les salopes », « C’est bon pour elles ».

Dans la pornographie

Les hommes attaquent, attachent, bombardent, défoncent, démolissent, détruisent, dressent, éclatent, endommagent, étouffent, explosent, humilient, noient, transpercent, ravagent, souillent les femmes. Jusqu’à ce qu’elles n’en puissent plus. Jusqu’à ce qu’elles soient finies.

Dans la pornographie

Les femmes sont achevées, détruites, massacrées, torturées, assassinées. Les hommes achèvent, détruisent, massacrent, torturent, assassinent les femmes.
Les hommes font faire par d’autres femmes ce qu’ils ne peuvent, ne veulent, n’osent pas faire eux-mêmes.

Dans la pornographie, l’amour, la bonté, la compassion, la culture, l’empathie, la grandeur, la pitié, la pudeur, le respect, la sensibilité, le sentiment, la tendresse, le scrupule n’existent pas.

Il n’y a ni conscience, ni esprit, ni libération, ni loi, ni morale, ni pensée, ni raison.

La pornographie, c’est la barbarie, la bestialité, la brutalité, la cruauté, la force, la grossièreté, la lâcheté, le mépris, la peur, le sadisme, la torture, la violence, la veulerie.

C’est l’expression, le sentiment, la jouissance, la réalité, la mise en œuvre du pouvoir. À la portée de tous. Ouvert aux femmes. Démocratisé.

Dans la pornographie, tout est permis.

La pornographie, c’est le droit du plus fort, c’est la domination du pénis fait arme, c’est la haine, c’est la guerre, c’est la mort.
Mises sur le marché.

« Entrées dans les mœurs »."