C'est quoi l'abolitionnisme ?




L'ABOLITIONNISME est un mouvement apolitique et féministe qui propose de lutter contre le phénomène prostitutionnel de la manière suivante:

- Accompagner, être aux côtés des personnes prostituées

- Leur proposer une alternative à la prostitution

- Responsabiliser voire pénaliser les clients-prostituteurs

- Réprimer réellement les proxénètes

- Mettre en place des mesures de prévention et d'éducation

dimanche 5 février 2012

Prostitution en hausse, pourquoi ?

Voici deux extraits d'articles récents traitant pour le premier de l'expansion de la prostitution dans le monde ainsi que des raisons de cette expansion (à retrouver ici) et, en guise de suite logique, des ravages de la politique règlementariste aux Pays-Bas pour le second (l'intégralité ici) :

Elle rapporte des milliards, concerne à 80% des femmes et des millions de mineurs sous l'emprise du crime organisé: la prostitution est en pleine expansion au niveau mondial, s'alarme le "Rapport mondial sur l'exploitation sexuelle" de la Fondation Scelles.
"La prostitution a atteint une dimension industrielle et planétaire des plus inquiétantes", concernant aujourd'hui de 40 à 42 millions de personnes, dont 90% "dépendraient d'un proxénète", explique le document de 210 pages, en vente en librairie (éditions Economica).
Yves Charpenel, président de cette fondation française luttant contre la prostitution, constate cette "explosion de la prostitution depuis une dizaine d'années".
Les raisons sont connues: misère, guerres, problèmes familiaux... En Moldavie par exemple, pays extrêmement pauvre, 70% des femmes de 15 à 25 ans se sont prostituées au moins une fois, selon lui.
Le phénomène pose "la question du statut de la femme qui", même en Occident, "se trouve infériorisé par rapport à celui de l'homme", souligne le rapport.
Autres facteurs aggravants, le développement d'internet et du téléphone portable (anonymat des clients et des proxénètes), et "l'hypersexualisation" des sociétés menant à la "marchandisation" des corps.
Cette "marchandisation" rime souvent avec traite des êtres humains, kidnappés par des proxénètes ou vendus par leurs familles.
Qui dit traite dit réseaux organisés.
"Les groupes du crime organisé sont les premiers bénéficiaires" de la prostitution, assène le rapport, avec des profits annuels estimés à 27,8 milliards de dollars, en troisième position derrière les trafics de drogue et d'armes.
La prostitution est avant tout "une affaire d'argent" et recouvre très souvent "des réalités humaines inimaginables", raconte M. Charpenel, magistrat et ex-procureur spécialisé dans la lutte contre le crime organisé, qui évoque "la démolition physique et psychologique créée par ce travail à la chaîne" où "le client préfère majoritairement consommer sans protection".
"On est loin du libertinage. L'essentiel de la prostitution est une prostitution de contrainte, mot pudique pour ne pas dire violence", poursuit le magistrat.
Il n'existe pas de mafia structurée à l'échelle mondiale, mais plutôt des petits groupes organisés s'achetant et se revendant des proies, qui passent d'abord par des "circuits de dressage": "On les viole, on les drogue (...) et ensuite on les fait tourner" d'un pays à l'autre, le client se lassant vite, soupire M. Charpenel.
Les jeunes forment l'énorme majorité du contingent: 75% des prostitués "auraient entre 13 et 25 ans" et deux à trois millions sont mineurs, selon le rapport.
Pire, "environ 50% des personnes concernées ont commencé la prostitution en étant mineures. L'âge moyen d'entrée dans la prostitution est de 13 à 14 ans au niveau mondial" et le phénomène est "en pleine augmentation", d'après M. Charpenel. "Les enfants sont un produit qui se vend bien. Et un mineur sera forcément plus vulnérable."
Le magistrat préconise l'abolition de la prostitution et la pénalisation des clients, comme en Suède, avec pour résultat une baisse du nombre de personnes prostituées et un départ des réseaux vers l'étranger.
La légalisation, tentée en Espagne, en Allemagne ou encore en Australie, "ça ne marche pas", martèle M. Charpenel: "Cela ne change pas grand-chose à la réalité du métier, et la demande et le nombre de personnes prostituées augmentent."
Le rapport n'est guère optimiste: "L'inefficacité des politiques menées", "l'appauvrissement croissant des populations" et "une crise économique endémique" laissent craindre "une forte augmentation tant du nombre des victimes d'exploitation sexuelle que des profits" dans les prochaines années.
© 2012 AFP
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Prostituée, une profession comme une autre

Sexe et prostitution sont un autre domaine faisant fantasmer les tenants du modèle ouvert néerlandais. Depuis 2000, la prostitution est une industrie légale aux Pays-Bas, avec ses patrons nommés pudiquement “exploitants d’entreprise de relaxation”, d’ailleurs rassemblés dans une association professionnelle.  Avec ses “travailleurs et travailleuses du sexe” indépendant(e)s ou salarié(e)s payant des taxes et des contributions sociales. Les 25.000 à 30.000 personnes de cette "industrie" engendrent un chiffre d’affaire d’environ un milliard d’euros.

La profession est ouverte à toute personne majeure de 21 ans au moins, y compris aux ressortissants des Etats-membres de l’Union européenne, à l’exception des Roumains et des Bulgares qui ne peuvent exercer qu’en tant qu’indépendants, en raison du moratoire existant aux Pays-Bas sur le libre travail des personnes originaires de ces deux pays.
La personne - homme ou femme - qui veut se lancer dans ce type d’activité, en tant que travailleur ou employeur, trouvera une mine d’informations utiles sur le site "prostitutie". Mais, en réalité, les patrons du commerce du sexe salarient rarement leurs employé(e)s.

Et alors que la loi avait été promulguée afin de casser le lien entre prostitution et criminalité, on ne peut que constater un renforcement de ce lien derrière une “façade légale”.

L’équipe contre le trafic des êtres humains d’Amsterdam compte 7 membres... Et son chef, Harold van Gelder admettait devant les caméras d'Al Jazeera en octobre dernier que “personne ne sait combien de prostituées travaillent à Amsterdam". Il précisait: “c’est une profession légale, si vous suivez les règles, la police ne va pas vous embêter”. Mais il avoue aussi qu’il ne “voit probablement que le sommet de l’iceberg”.

Trafics d’êtres humains  

C’est ce que confirment les organisations de lutte contre le trafic des êtres humains, comme CoMensha, à laquelle les services de police ont l’obligation de communiquer toute victime possible d’un réseau. CoMensha dénonce une augmentation vertigineuse du nombre de victimes de réseaux de trafics d’êtres humains identifiés aux Pays-Bas: alors qu’il était d’environ 200 en 2004, l'association constate qu’il est passé à 1.056 en 2010 !

Les pays d’origine de ces victimes sont, par ordre décroissant, les Pays-Bas, le Nigéria, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, le Sierra Leone, la Guinée, la Chine et le Ghana. Au total, 83 nationalités ont été identifiées par l’association.

Parmi les 1.056 victimes de 2010, 797 travaillaient dans le secteur de la prostitution! Et 49 d’entre elles seulement étaient des hommes. Il est d’autant plus difficile d’identifier ces travailleurs du sexe que certains d’entre eux travaillent dans la rue ou au domicile privé de leur “exploitant”.

15.000 enfants prostitués

La prostitution enfantine a également augmenté aux Pays-Bas. Le site "Pour une société sans prostitution" affirme:
La prostitution enfantine a connu une croissance certaine ces dix dernières années aux Pays-Bas. L’organisation des droits de l’enfant à Amsterdam estime qu’il y a aujourd’hui plus de 15.000 enfants, en majorité des filles, dans la prostitution, soit une augmentation de 11.000 depuis 1996. 5.000 d’entre eux proviendraient de l’étranger, notamment du Nigéria.” 
Et le bénéfice de la légalisation pour le fisc est dérisoire, puisque seuls 5 à 10 % des personnes prostituées ou de leurs exploitants paient régulièrement leurs impôts.

Le site rappelle aussi que la violence est endémique des milieux exploitant la prostitution. Dans une enquête réalisée en 2000 par l’institut sexo-sociologique, 79 % des femmes interrogées faisaient état d’une forme de violence pour les contraindre à se prostituer.

2 commentaires:

  1. Impossible de poster sous mon nom (Lora). Je suis obligée d'employer celui d'Edouard :).

    Caloupile a traduit un article de la revue féministe allemande Emma. Le commissaire principal Hohmann, directeur du service d’enquête sur la prostitution depuis 14 ans à Stuttgart rêve du modèle suédois et c'est même son objectif, mais il a peu d'espoir de pouvoir le réaliser.

    http://caloupile.blogspot.com/2012/01/les-proxenetes-sont-comme-coq-en-pate.html

    Quant à la Suisse, la fondation Scelles la qualifie d'Eldorado de la prostitution.

    http://infos.fondationscelles.org/index.php?option=com_content&view=article&id=270%3Ala-suisse-nouvel-eldorado-de-la-prostitutionn&catid=38%3Aeurope&Itemid=131&lang=fr

    Il n'y a que ceux-celles qui y ont intérêt, ou les naï-f-v-e-s qui disent que le réglementarisme est la solution.

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